Présentation par l'éditeur :
Dans un contexte de détérioration voire de rupture des relations entre les habitants des zones urbaines défavorisées et la police, souvent accusée d'être arbitraire, brutale, raciste (contrôles au faciès), voire corrompue, ce livre traite des relations tumultueuses qu'entretiennent les forces de police avec la population des quartiers populaires.
Durant deux années, Manuel Boucher et son équipe ont mené une enquête de terrain sur le discernement policier dans plusieurs territoires stigmatisés comme "sensibles" et dangereux par les forces de l'ordre à Paris, Saint-Denis et Marseille. Cette recherche inédite montre, notamment, que la mobilisation récurrente, souvent disproportionnée, de "l'habilitation spécifique à l'usage de la force" de la police nationale favorise le développement d'une "police de guerre" au détriment d'une "police de paix", conférant alors une rupture relationnelle entre une partie de la population, dont beaucoup de jeunes, et les représentants de l'ordre républicain, en particulier les patrouilleurs de rue.
L'originalité de cet ouvrage repose également sur la prise en compte des représentations mutuelles de policiers et d'habitants. Il dépasse ainsi les approches idéologiques et convenues de la question policière dans les quartiers populaires généralement proposées et développe une vison nouvelle et complexifiée des relations entre la police et la population. Il apporte aussi des pistes de solutions pour combattre le processus de défiance réciproque entre la police et les citoyens.