Considérant
bidonville, déguerpissement, destruction, expulsion, injustice, politique municipale, ségrégation
Un film de Sébastien Thiéry (PEROU).
Au petit matin du 3 avril 2013, en lisière de la Nationale 7 à Ris-Orangis , trois pelleteuses anéantissent un bidonville où vivaient 140 citoyens européens de nationalité roumaine. Ici-même depuis quatre mois, sous l'égide du PEROU (Pôle d'exploration des ressources urbaines), riverains et architectes avaient inlassablement construit, dansé, et transformé l'espace du bidonville comme les représentations qui s'y rapportent.
La Mairie socialiste n'a cure de ce chantier manifeste et justifie les opérations de police par un arrêté d'expulsion pour "péril imminent". Ce texte de huit pages transpire la phobie sécuritaire comme la névrose obsessionnelle : les excréments obnubilent, on y raconte que rien de ce qui est bâti ne saurait rester vaillant, et que le pire est immanquablement à venir. En ce qu'il singe le bon sens tout en promouvant la guerre à l'endroit même où c'est l'hospitalité qui devrait se conquérir, ce texte inouï nous ressemble, il porte nos traits.
Sur fond noir de la destruction d'un espace où l'on chantait, dansait, faisait l'amour, riait et pleurait, "Considérant qu'il est plausible que de tels événements puissent à nouveau survenir" cherche à saisir ces traits, le visage de notre propre monstruosité.
Un film du PEROU, réalisé par Sébastien Thiéry, sur l'arrêté municipal n° 2013/147 du 29 mars 2013 lu par Yves-Noël Genod.
Sébastien Thiéry
PEROU
2013
00:28:35
FR
Vidéo
http://vimeo.com/73077077
Considérant qu’il est plausible que de tels événements puissent à nouveau survenir. Sur l’art municipal de détruire un bidonville
bidonville, politique municipale, destruction, déguerpissement, expulsion, injustice, ségrégation
Le 29 mars 2013, un arrêté signé du maire de Ris-Orangis met en demeure les habitants du bidonville dit « de la Nationale 7 » de quitter les lieux. Trois jours plus tard, les forces de polices, accompagnées de pelleteuses, détruisent les habitations et dispersent leurs occupants. C’est à l’examen méticuleux et à la « traduction » de l’arrêté municipal que se livrent les écrivains, philosophes, architectes et juristes dont les textes sont ici réunis, à l’invitation de Sébastien Thiéry, directeur du Pôle d’exploration des ressources urbaines (PEROU).
Le 1er avril à midi, une patrouille placarde les huit pages de l’arrêté municipal n°2013/147 à l’entrée du bidonville dit « de la Nationale 7 », autrement nommé « Place de l’Ambassade » par le Pôle d’exploration des ressources urbaines (PEROU) qui, depuis quatre mois, inlassablement y construit, aménage, consolide et améliore les habitations. Le 3 avril à 6heures du matin, des dizaines de CRS sont déployés, trois pelleteuses prennent position. En quelques minutes les 150 personnes qui habitaient là sont dispersées. En quelques heures, le bidonville disparaît. La Place de l’Ambassade redevient un terrain vague, ainsi que l’exige cet arrêté publié pour cause de « péril imminent ».
Les huit pages constituant l’arrêté municipal (que nous reproduisons in extenso) portent la frappe de l’expertise et l’estampe d’une institution de la République. Sous couvert de raison, s’y invente un certain « art de détruire un bidonville », municipal et d’avant-garde tout autant, qui consiste à prétendre que c’est pour leur bien que les occupants de ces habitations « indignes » doivent être évacués.
C’est au décryptage de ce dispositif, qui se caractérise par une distorsion administrative de la langue et de la citoyenneté, qu’ont été invités les trente auteurs ici réunis. De l’arrêté municipal n°2013/147, dans lequel certains reconnaissent un chef-d’œuvre d’hypocrisie, ils proposent ici une interprétation libre, fidèle, partielle ou systématique. Nous faisons l’hypothèse qu’avant telle entreprise de traduction, nous n’étions pas en mesure de comprendre ce qui a effectivement lieu sur les territoires que nous habitons et rendons inhabitables à d’autres.
Contributeurs: Jean-Christophe Bailly, Étienne Balibar, Stéphane Bérard, Chloé Bodart, Patrick Bouchain, Robert Cantarella, Charlotte Cauwer, Julien Choppin, Hélène Cixous, Gilles Clément, Margot Crayssac, Jean-Paul Curnier, François Cusset, Nicola Delon, Jac Fol, Jean-Michel Frodon, Didier Galas, Édith Hallauer, Cyrille Hanappe, Loïc Julienne, Isabelle Lassignardie, Franck Leibovici, Ronan Letourneur, Francis Marmande, Béatrice Mésini, Marina Nicusor, Olivier Quintyn, Strachinaru Ramona, Valérie de Saint-Do, Merril Sinéus, Michel Surya, Sébastien Thiéry, Aude Tincelin, Jean Torrent
Sébastien Thiéry (Dir.)
http://www.post-editions.fr/considerant.html
Post-Editions
2014-03
320
FR
Ouvrage
Marseille capitale européenne du logement
accès au logement, aménagement urbain, déguerpissement, droit au logement, expulsion, gentrification, habitants, politique urbaine, projet urbain, quartier populaire, réhabilitation, rénovation urbaine, squatt, sociologie, Marseille
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Emissions radio
du 21 au 25 novembre 2008
Désobéir pour le logement
accès au logement, crise du logement, déguerpissement, droit au logement, expulsion, gentrification, habiter, logement, politique du logement, sans-domicile, Renou Xavier
<div><b>Présentation par l'éditeur :</b></div>
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Près de deux millions de logements et quarante millions de mètres carrés de bureaux vides, et plus de quatre millions de mal-logés et de sans-abri ; l’organisation de la pénurie au profit des investisseurs ; la relégation à la périphérie des populations les plus démunies ; une politique du logement social hypocrite, fondée sur la spéculation ; le nombre des expulsions en augmentation constante… Face à cette appropriation par quelques-uns de l’espace, il semble plus qu’urgent de désobéir pour inventer de nouveaux modes de vivre et d’habiter ensemble.</div>
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Chercheur en sciences politiques, <b>Xavier Renou</b> est membre du collectif des Désobéissants.</div>
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Xavier Renou,
Les Désobéissants
Le Passager clandestin
22 septembre 2010
64
Ouvrage
Mémoires des Créneaux : chroniques d'une démolition annoncée
cité, déguerpissement, démolition, habitants, mémoire, reconstruction, relogement, rénovation urbaine, Marseille
<div><b>Présentation par l'éditeur :</b></div>
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La cité des Créneaux à Marseille fait partie des projets de rénovation urbaine financés par l’ANRU (Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine). Ce projet implique d’une part la destruction, reconstruction de la cité et d’autre part le relogement de ses habitants.</div>
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Depuis 2002, date de l’annonce de la démolition, les habitants encore présents sur le site s’interrogent non sans émotion sur leur avenir, où vont-ils aller et surtout à quel prix ? Après 35 ans de vie dans ce quartier, la dimension humaine d’un tel projet ne peut être écartée.</div>
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Cet ouvrage se propose ainsi de s’intéresser plus particulièrement à l’histoire individuelle et collective des habitants de ce quartier en confrontant les discours de principe à une réalité très complexe car profondément humaine. La cité sera rasée, les murs tomberont, les habitants seront déplacés ou relogés, mais la mémoire collective demeurera. C’est ce que nous défendons à travers cet ouvrage.</div>
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Zoubida Djellouli,
Sabrina Hout
Cris écrits
26 juin 2008
120
Ouvrage
Villes et résistances sociales
résistance, promoteur, gentrification, déguerpissement, planification, néolibéralisme
<div><b>Présentation par l'éditeur :</b></div> </div> "Lorsque l’Europe sera posée comme entité politico-économique, elle pourra alors décider de gestes forts. On démolira alors (sans regret) nos bâtiments actuels devenus, entre-temps, probablement totalement obsolètes. Une telle évolution sera sans doute radicale mais elle répondra d’un autre besoin de développement.<br /> Les pelleteuses d’aujourd’hui et de demain auront remplacé les incendies, les tremblements de terre ou les guerres de jadis."<br /> <br /> <b>Sommaire du dossier :<br /> </b><br /> • La parabole de Gino, Benoît Eugène<br /> • Naissance du promoteur, Louis Chevalier<br /> • Le paysage contemporain de la ville de Marseille. Aux origines de l’avant-dernière destruction (1960-2005), Alèssi Dell’Umbria<br /> • La volonté de non-savoir, Jean-Pierre Garnier<br /> • Comment la gentrification est devenue, de phénomène marginal, un projet politique global, Mathieu Van Criekingen<br /> • Un déguerpissement exemplaire à Ouaga (Burkina Faso), Patrick Taliercio<br /> • Revitaliser la ville indienne. Milieux d’affaires, société civile & politiques anti-pauvres, Solomon Benjamin<br /> • Les jeux Olympiques, médaille d’or des expulsions, Centre on Housing Rights and Evictions<br /> • Les mirages du partenariat public-privé. Le cas des municipalités au Québec, Pierre J. Hamel<br /> • L’international sera le genre humain. Une expérience de planification néolibérale au quartier Midi (Bruxelles), Benoît Eugène<br /> • Ce ne sont que les émanations toxiques de la cerfelle d’un prof !, Borislav Pekic</div> </div> Les indésirables</a> (Patrick Taliercio).</div> </div>
Agone
Mai 2008
320
Revue
http://revueagone.revues.org/78