La Banlieue du "20 heures". Ethnographie de la production d’un lieu commun journalistique
banlieue, journalisme, audiovisuel, journaux télévisés, information, lieux communs, images, représentations, stigmatisation, classements ethniques
Plongés dans un collectif de travail régi par des logiques économiques (audience, productivité), le poids des sources légitimes et des modèles professionnels importés de l’audiovisuel commercial, les journalistes de France 2 fabriquent et perpétuent les lieux communs sur les habitants des quartiers populaires pour satisfaire dans l’urgence la commande de reportages prédéfinis par leur hiérarchie. À partir d’une enquête menée au plus près des pratiques quotidiennes des journalistes, ce livre propose une explication sociologique à la permanence des représentations réductrices véhiculées par certains contenus médiatiques.
Dans les rédactions, la catégorie « banlieue » sert à désigner un ensemble de sujets possibles et qui ont déjà fait leur preuve, dont on estime qu’ils ont fonctionné et fonctionnent généralement auprès du public. C’est pour cela que les catégories de classement ethniques ou stigmatisantes font irruption au sein des rédactions. Elles y ont une utilité sociale pratique en réduisant pour les journalistes l’imprévisibilité du travail. Elles permettent de tenir ensemble plusieurs contraintes (de temps, économiques, éditoriales) en proposant des raccourcis cognitifs possibles et accessibles à la plupart des journalistes.
Sociologue, maître de conférences à l’université de Bourgogne et membre du Ciméos, Jérôme Berthaut est chercheur associé au laboratoire « Migrations et société » (URMIS-CNRS). Ses recherches croisent sociologie des médias et sociologie de l’immigration.
La thèse de doctorat dont ce livre est une version remaniée a reçu le Prix de la recherche 2012 de l’Inathèque (INA).
Jérôme Berthaut
http://atheles.org/agone/lordredeschoses/labanlieuedu20heures/index.html
Agone
2013-10-15
432
FR
Ouvrage
Banlieues : sous le feu des médias
banlieue, médias, télévision, radio, presse, journalisme, politique, représentations, discours, conflit, émeute, exclusion, ghetto, grand ensemble, injustice, périphéries, quartier défavorisé, répression, réputation, ségrégation sociale, ségrégation urbaine, violence urbaine
Il y a des journalistes politiques, économiques, etc… Il n'y a pas de journalistes spécialistes des banlieues.
Fin octobre 2005, la mort dramatique de Bouna et Zyed à Clichy-sous-bois est le point de départ d'un embrasement des banlieues françaises.
Pendant trois semaines, la télévision a consacré des heures d'antenne à ces événements, les banlieues et leurs habitants se retrouvant sous le feu des médias . Choix des mots, choix des images, choix des journalistes envoyés sur le terrain – reporters de guerre de TF1 - , choix des invités « bons clients » censés représenter les jeunes, discours dominant abondamment relayé, amalgames, stigmatisation des quartiers et des jeunes, absence d'autocritique des journalistes.
Avec quel impact sur la vision de la société pour le citoyen téléspectateur?
La première partie de ce film confronte des images issues de journaux télévisés et d'émissions, toutes chaînes confondues. Avec un principe : pas de commentaires de spécialistes des médias, uniquement des extraits, avec des images arrêtées, commentées et décryptées.
Ensuite, la parole est donnée à la banlieue, à des jeunes d'Aulnay-sous-Bois, qui reviennent sur leur rapport aux médias, à l'image donnée de leur quartier. Samir Mihi, éducateur sportif à Clichy-sous-Bois revient sur sa médiatisation. Une mère de famille raconte ce qu'elle a vécu après un passage au 20H de TF1. Enfin, un journaliste témoigne de son travail en banlieue et des choix rédactionnels.
Christophe-Emmanuel Del Debbio est documentaliste et réalisateur. Il a collaboré à l'émission Arrêt sur images de 1997 à 2002.
Christophe-Emmanuel Del Debbio
Clap 36
2006
00:64:00
FR
Vidéo
http://www.clap36.net/index.php?option=com_content&view=category&id=6&Itemid=21
Le peuple des berges
Giraud Robert, journalisme, Paris, années 50, clochards, mendiants, peuple des rues, enquête sociale
<div><b>Présentation par l'éditeur :</b></div>
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Du 8 octobre au 3 décembre 1956, semaine après semaine, l’hebdomadaire <i>Qui ? Détective</i> publie "La vie secrète des clochards de Paris", neuf articles signés Robert Giraud, envoyé spécial au royaume de la cloche.</div>
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Cette exploration de la Ville lumière côté ombre est aussi une chronique du petit peuple des rues, un hommage à ceux "qui paient d’une incommensurable misère une liberté toute relative".</div>
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Quand paraît cette "pittoresque enquête", ainsi est-elle présentée au lecteur, son livre, Le vin des rues, publié il y a tout juste un an, lui confère une réputation, pourtant non revendiquée, d’expert ès "gens bizarres" : tatoués, putes, clochards, mais aussi mythomanes, illuminés et excentriques.</div>
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Ce sont les derniers représentants d’un Paris véritablement insolite. A la manière de leurs lointains ancêtres de la légendaire cour des Miracles. Est-il utile de le préciser, Bob travaille dans la finesse. Il ne s’intéresse pas au tout-venant. Non pas qu’il soit snob, mais il aime le particulier, l’histoire singulière dont il pourra régaler les copains. C’est son moteur, cette quête d’insolite, de fantastique social.</div>
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Robert Giraud
Le Dilettante
5 avril 2013
128
Ouvrage