Des pauvres à la bibliothèque. Enquête au Centre Pompidou
Paugam Serge, Giorgetti Camila, bibliothèque, Centre Pompidou, pauvres, pauvreté, marges, disqualification sociale, culture, lien social
L’image de l’analphabétisme ou de l’inculture est souvent associée à la pauvreté. Il peut sembler aller de soi que les pauvres sont peu disposés à fréquenter les bibliothèques. Il leur manquerait les ressources élémentaires pour se fondre dans un espace destiné au savoir et à la culture. Pourtant, ils sont présents dans les bibliothèques publiques et souvent beaucoup plus qu’on ne l’imagine. Ce constat prend la forme d’une énigme. Comment expliquer qu’ils les fréquentent alors que tout paraît les condamner d’avance à y tenir une place marginale, à y être dévalorisés socialement ?
En se fondant sur une enquête qualitative (observations, entretiens approfondis) réalisée à la Bibliothèque publique d’information du Centre Pompidou à Paris, ce livre permet d’établir une correspondance entre les trois phases de la disqualification sociale (fragilité, dépendance et rupture) et des usages spécifiques de la bibliothèque correspondant à des attentes particulières, des relations contrastées avec les autres usagers et un rapport aux normes de la bibliothèque lui aussi différencié. Fréquenter une bibliothèque est pour les pauvres un moyen de constituer et de renforcer leurs liens sociaux et, par là-même, de conjurer le processus de disqualification sociale.
Serge Paugam est sociologue, directeur de recherche au CNRS, directeur d’études à l’EHESS et responsable de l’Équipe de recherche sur les inégalités sociales du centre Maurice Halbwachs. Spécialiste de la pauvreté et du lien social, il est notamment l’auteur de La Disqualification sociale (1991), Le Salarié de la précarité (2000), Les Formes élémentaires de la pauvreté (2005) et Le Lien social (2008).
Camila Giorgetti est sociologue. Rattachée à l’Équipe de recherche sur les inégalités sociales, elle dirige l’entreprise d’études sociologiques C&S-Cités et Sociétés. Spécialiste des SDF, elle est l’auteur, au Brésil, de Moradores de rua: uma questão social ? (2006) et Poder e Contrapoder: Imprensa e morador de rua em São Paulo e Paris (2007).
Serge Paugam
Camila Giorgetti
http://www.puf.com/Autres_Collections:Des_pauvres_%C3%A0_la_biblioth%C3%A8que._Enqu%C3%AAte_au_Centre_Pompidou
PUF
2013-03-27
200
Ouvrage
La mobilité des pauvres. Pratiques d'habitants et politiques publiques
mobilité, déplacements, pauvres, pauvreté, quartier populaire, désenclavement, insertion, politique des transports, transports en commun, Fol Sylvie
<div><b>Présentation par l'éditeur :</b></div>
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Au cours des dernières décennies, la croissance sans précédent de toutes les formes de déplacement fait sans doute partie des phénomènes qui ont le plus marqué les évolutions de la ville. Cependant, tous les groupes sociaux ne sont pas concernés au même titre par l’explosion de la mobilité et celle-ci constitue aujourd’hui un véritable discriminant social. La faible mobilité des "pauvres" apparaît ainsi, aux yeux de certains auteurs, comme un handicap dans une société où l’aptitude à se mouvoir serait devenue une valeur centrale.</div>
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C’est en partant de cette approche que des politiques tendant à favoriser la mobilité des personnes les plus démunies ont été mises en place. Dans un premier temps, ces actions ont été centrées sur le désenclavement des quartiers concentrant les populations pauvres par le biais d’une amélioration de l’offre de transports en commun. Plus récemment, les politiques se sont davantage axées sur le développement de la mobilité individuelle considérée comme un moyen privilégié d’intégration professionnelle et sociale.</div>
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À partir d’exemples pris en France, en Grande-Bretagne et aux États-Unis, cet ouvrage tend à montrer que si l’accès à la mobilité est une ressource dont il est évidemment nécessaire de doter les habitants des "quartiers pauvres", il est beaucoup plus contestable de transformer l’objectif d’amélioration de la mobilité en injonction à la mobilité, comme l’évolution récente des politiques d’insertion semble en témoigner. En effet, si l’incitation à bouger devient obligation, il est à craindre que les habitants des quartiers en difficulté y perdent une bonne partie de leurs ressources, fondées aujourd’hui sur la proximité et les réseaux sociaux au sein du quartier.</div>
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<b>Sylvie Fol</b> est professeure en aménagement et urbanisme à l’Université Paris 1 Panthéon - Sorbonne. Ses recherches portent sur les inégalités socio-spatiales et sur les politiques de lutte contre la ségrégation, à la fois dans le domaine de la mobilité quotidienne et de la mixité sociale. Elle s’intéresse en particulier aux territoires de l’ancienne banlieue rouge, dans une perspective comparative avec les Etats-Unis.</div>
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Sylvie Fol
Belin
27 novembre 2009
Ouvrage