Rive Gauche, mémoire de vi(ll)e

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À la fin du XIXème siècle, les 2/3 des habitants du quartier sont des ouvriers pour la plupart fraîchement arrivés dans la région : Allemands, Autrichiens, Belges, Luxembourgeois et, à partir de la guerre de 1870, Alsaciens et Lorrains. Cette population cosmopolite était attirée par le foyer industriel local : la tonnellerie Martin, les huit Maisons de Champagne (ainsi la Maison Jacquesson géra jusqu’à 200 personnes sur les 340 employées dans les différentes caves), les brasseries-mal- teries, la fonderie et le chemin de fer. Le quartier Frison-Gare se caractérise dès lors par son imbrication de lieux de travail et d’habitats ouvriers. Dans les années 30 débutent les constructions de logements sociaux individuels et collectifs : la Bidée commence à prendre forme, mais c’est surtout après-guerre qu’elle se développera, les derniers ensembles livrés aux HLM datant du milieu des années 60.

Dans le même temps, nombre d’entreprises et d’industries de la Rive Gauche ferment et marquent fortement les riverains qui avaient jusqu’alors toujours connu la proximité de leur lieu de travail.

Le projet intercommunal de rénovation urbaine, espéré et attendu, ouvre de nouveaux horizons et confirmera le sentiment de fierté des habitants. En effet, à la veille de ces grands changements, l’enquête minutieuse effectuée auprès de riverains de tous âges, de toutes conditions sociales et sur l’ensemble du territoire de la Rive Gauche révèle un sentiment fort d’appartenance au quartier. Les témoignages des riverains viennent chambouler les a priori, comme en témoigne ce recueil de photographies et de phrases extraites des interviews réalisées entre février et juin 2007.