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Stratégies municipales et logiques de protection de l'espace en milieu périurbain

Dublin Core

Titre

Stratégies municipales et logiques de protection de l'espace en milieu périurbain

Sujet

[SHS:GEO] Humanities and Social Sciences/Geography
Ile-de-France
aire urbaine de Paris
politique locale
espace périurbain
protection de l'espace
clivages socio-spatiaux
pression urbaine

Description

En Ile-de-France, dans un contexte de forte pression démographique régionale sur plusieurs décennies, les réponses des territoires ruraux périphériques sont sensiblement divergentes. Des différenciations sont visibles au niveau communal, entre les communes ayant accueilli un développement résidentiel sous forme de lotissements, et celles qui ont conservé la plus grande inertie dans l'évolution des périmètres bâtis. L'objet de cet article est d'apporter quelques pistes de réflexion à propos des mécanismes qui conduisent à cette différenciation, au sein de territoires relativement homogènes. Le rôle des acteurs locaux, les différentes stratégies locales semblent déterminants dans les processus à l'œuvre. Une première approche peut être effectuée à partir de la localisation des périmètres classés. Leur répartition montre une dissymétrie en faveur de l'ouest pour les espaces proches de Paris (intégrés au pôle urbain), du nord et du sud pour les périphéries plus éloignées (espace à dominante rurale). Dans tous les cas, les périmètres couverts par la loi de protection de 1930 sont sensiblement moins présents à l'est de la capitale. Les données de la base Corinne Land Cover permettent d'appréhender l'évolution des surfaces bâties au cours de la décennie 1990. La corrélation de cette progression avec la localisation des sites classés ou inscrits met en évidence l'interrelation globale entre ces deux données : la progression de l'espace bâti a été plus ténue à l'ouest de la capitale, dans les banlieues où les espaces protégés sont plus étendus. Cependant la relation n'est pas absolue, et au niveau communal de nombreuses exceptions montrent que des explications à caractère plus local doivent aussi être prises en compte. Cela est particulièrement vrai pour les périmètres classés couvrant de vastes superficies. Au-delà de la seule progression du bâti dans les années 1990, d'autres indicateurs ont été mobilisés, dans un travail d'analyse factorielle, dans le but de déterminer les municipalités ayant le plus " résisté " à l'expansion urbaine. On prend ainsi en compte la progression du nombre de logements, du nombre d'habitants, ainsi que la part des logements construits avant 1915. Avec quelques nuances, ces trois indicateurs sont globalement convergents. Une série d'entités ressortent de cette analyse comme étant davantage " protégées " : il s'agit, d'une part, de quelques ensembles, en marge de l'aire urbaine, dans des régions où l'agriculture céréalière tient une place importante (Beauce, Brie, Vexin) ; d'autre part, d'une série de cas isolés de conservation exceptionnelle, situés pour la plupart au nord de Paris. Sur la base de ces deux modèles de communes " protégées " face à l'extension urbaine, nous avons réalisé quelques explorations sur le terrain, qui permettent de développer plusieurs cas particuliers. Dans la première série, la commune d'Orlu, en Beauce, constitue un exemple évocateur de l'immobilisme de la trame villageoise dans sa forme, malgré un renouveau de son contenu qui la conduit à faire partie aujourd'hui de l'aire urbaine. Parmi les cas isolés de municipalités préservées plus proches de Paris, qui finalement constituent tous des exceptions, quatre exemples sont traités en détail: Gambaiseuil (Yvelines), Theuville, Epinay-Champlâtreux et Châtenay-en-France (Val-d'Oise), que l'on peut finalement relire à l'aide de trois clés de lectures essentielles qui s'expriment à des degrés divers et se combinent différemment suivant les situations : -l'héritage des grandes propriétés foncières ; - la place des enjeux environnementaux et paysagers ; -une ségrégation socio spatiale accentuée conduisant à des logiques d'embourgeoisement de certains villages. Ces trois grands axes sont des facteurs essentiels dans les processus de refus de l'urbanisation observé dans certaines communes. Leur combinaison est observée le plus souvent dans des cas très localisés, ce qui oblige à prendre en considération le niveau communal et les stratégies d'acteurs qui s'y déroulent. Ces stratégies municipales de protection des espaces conduisent en effet à infléchir les schémas généraux de planification régionale, qui raisonnent davantage par grands ensembles qui dans les faits ne connaissent pas une réalité politique homogène.

Créateur

Grison, Jean-Baptiste

Source

Espacios naturales protegidos / Espaces naturels protégés
Espacios naturales protegidos / Espaces naturels protégés / III° colloque hispano-français de géographie rurale

Date

2008

Langue

FRE

Type

conference proceeding

Identifiant

http://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00676050
http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/67/60/50/PDF/grison_idf_2008.pdf

Couverture

Baeza
Spain