Dublin Core
Titre
Altérités urbaines
Sujet
altérité, histoire, noblesse, habitants, gentrification, banlieue, alimentation
Description
Présentation par l'éditeur :
L’historienne L. Croq pense l’altérité en ville au XVIIIe siècle entre fractions qui composent la noblesse : entre l’altérité de la noblesse de robe résidant dans le Marais, et celle, souvent d’origine bourgeoise, des philosophes des Lumières, les aristocrates d’épée et de finance résidant dans l’Ouest parisien, se positionnent comme "modernes" et ouverts sur l’étranger.
L’ethnologue S. Corbillé s’intéresse aux rencontres improbables provoquées par la proximité entre anciens et nouveaux habitants, dans les 10e, 11e, 19e et 20e arrondissements de Paris deux siècles plus tard. Ces arrondissements "populaires" et "immigrés" sont modifiées, à partir des années 1980, par la venue de citadins des "nouvelles couches moyennes et supérieures" que les médias ont identifié comme "bobos" ("bourgeois bohèmes"). L’altérité y est objet de discours fleuris, valorisant le fait de vivre à proximité de citadins identifiés comme "autres".
Le sociologue Jean-Pierre Hassoun nous conduit en banlieue pour suivre le processus qui mène un responsable de mairie à identifier une industrie agro-alimentaire comme "ethnique". Cette identification vise à valoriser cette activité économique comme "moderne". Affleure une sorte de bonheur symbolique dans la mise en œuvre d’une gestion maîtrisée de l’altérité qui doit finir par se fondre dans la norme économique.
Ces articles nous incitent à nous demander quelles sont les conditions de possibilité pour qu’une altérité soit construite comme récit de modernité et que celui qui énonce ce récit en retire un bénéfice narcissique.