Présentation par l'éditeur :
Nous sommes dans la suburbia lorsque nous prenons la voiture pour aller acheter du pain. Nous sommes dans la suburbia là où les livreurs de pizza errent le soir sans fin dans les rues mal éclairées. Nous sommes dans la suburbia quand tous les bâtiments commencent à ressembler à des stations-services. Nous sommes dans la suburbia lorsque les bretelles d’autoroute constituent les repères spatiaux habituels. Nous sommes dans la suburbia si le temps que nous passons à garer notre voiture est inférieur à cinq minutes. Nous sommes dans la suburbia si, où que nous nous trouvions, notre horizon visuel est rempli de panneaux de signalisation. Nous sommes dans la suburbia là où les parkings désertés constituent des lieux de sociabilité nocturne. Nous sommes dans la suburbia si un centre commercial représente un pôle d’attraction hebdomadaire voire quotidien. Nous sommes dans la suburbia lorsque nous comptons les distances en temps et non en espace à parcourir. Nous sommes dans la suburbia lorsque l’expression "en ville" ne signifie plus rien. Nous sommes dans la suburbia là où les paraboles tournées vers le ciel abondent sur les toits et les balcons d’immeubles. Nous sommes dans la suburbia si le temps passé devant la télévision excède celui passé au travail et dans les transports.
signe un essai inédit sur la suburbia, ces banlieues infinies où sont massés les habitants des sociétés contemporaines. Philosophe et écrivain français, il est maître de conférences à l’université de Bordeaux. Il a publié plusieurs ouvrages philosophiques, quatre essais aux éditions Allia (Zéropolis : L’expérience de Las Vegas, 2002 ; Lieu commun : Le motel américain, 2003 ; La Découverte du quotidien : Éléments pour une phénoménologie du monde de la vie, 2005 ; De la décence ordinaire, 2008), mais aussi un "documentaire fiction" à la manière de certains cinéastes tiré de son roman L’Éblouissement des bords de route (Éditions Verticales, 2004).