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Titre
Le mercure dans Paris
Description
Le mercure est un métal dont l'emploi devient particulièrement important durant
la première phase d'industrialisation de la capitale. Confinés d'abord aux médicaments, à la dorure et à la chapellerie, ses usages s'intensifient et se diversifient
entre 1780 et 1830, notamment dans les quartiers de la rive droite où se multiplient les ateliers et les manufactures: miroiteries, fonderies d'or, sigillographie,
produits chimiques, instrumentation, chapellerie. De quelques quintaux importés
peu avant la Révolution, la consommation annuelle de mercure doit atteindre une
dizaine de tonnes dans les années 1810, grimpe encore, double, avec la Restauration. Le mercure contribue à faire de Paris la capitale du luxe, mais aussi la ville la
plus polluée en métaux lourds. Ses alliances et ses amalgames font les heurs et les
malheurs des manufacturiers. Seul métal liquide, le «vif-argent» s'évapore,
s'oxyde, noircit l'atmosphère de la fabrique et de son voisinage. Métal dense, sa
vapeur retombe, se dépose, s'infiltre, s'accumule, dissout les autres métaux. Provoquant allergies, nervosité, voire épidémies, dont l'acrodynie de 1827-1828 est la
plus pernicieuse, il intervient dans les arts urbains selon deux formes, métallique
et saline: la première, la plus fréquente, est la moins toxique car le métal ne se
stocke pas dans le corps, mais s'accumule in fine dans le sol; la seconde, dangereuse, se concentre dans les viscères, paralysent ou rend fou.
Créateur
Guillerme, André
Source
Histoire urbaine, n 18, 1, 2007-03-01, pp.77-95
Date
2007
Droits
Cairn
Langue
fre
Identifiant
http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RHU_018_0077
Couverture
95