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Existe-t-il une « morale globale » de la régulation de la rue ?

Dublin Core

Titre

Existe-t-il une « morale globale » de la régulation de la rue ?

Sujet

imaginaire écosanitaire
régulation de la rue
urbanité consommatoire
ville globale
ecosanitary imaginary
street control
consumption-based urbanity
global city
Espace ; société et territoire
Géographie : politique ; culture et représentation
isi:Environmental studies
isi:Geography

Description

À partir d’une analyse des enjeux d’appropriation et de régulation de la rue face aux populations marginalisées du Canada et d’ailleurs, l’auteur pose l’hypothèse d’un « imaginaire écosanitaire » guidant les rationalités gestionnaires de l’urbanité de la rue dans un contexte de globalisation des marchés. Les multiples mesures judiciaires répressives ou celles associées aux dispositifs spatiaux ayant des fonctions dissuasives qui se sont déployées dans les espaces publics, seraient légitimées par trois grands champs normatifs tendant à s’imposer comme un ordre moral urbain : l’utilitaire, le sanitaire et le sécuritaire. À partir de l’exemple du centre-ville de Montréal, ces champs normatifs sont présentés autour de quatre pôles de représentations sociospatiales mises en tensions contradictoires : la saleté / propreté ; l’insécurité / sécurité ; l’incivilité / civilité ; et le sauvage / cultivé. L’imaginaire écosanitaire de la régulation de la rue deviendrait ainsi une morale positiviste de l’urbanité en réduisant les questions sociales de marginalisation à des déséquilibres environnementaux soulevant ainsi des inquiétudes sur le plan de la vie démocratique. Cette vision normalisée du monde de la rue servirait aux villes désirant entrer dans le club sélect des villes globales ; notamment à occulter le politique inhérent à cette opération de transformation urbaine que constitue la spatialisation d’une urbanité consommatoire.
Based on an analysis of the issues of street control and regulation in the face of marginalized populations in Canada and elsewhere, the author proposes the hypothesis of an “ecosanitary imaginary” guiding the rationality of managers of street urbanity in a context of global economic integration. The many repressive legal measures or dissuasive measures on practices governing space, which are deployed in public spaces, would be legitimized by three broad normative fields that would tend to be asserted as an urban moral order: utility, sanitation and security. Using empirical examples, a description of these normative fields is presented that hinges on four poles of socio-spatial depictions organized in dualities: dirtiness/cleanliness ; insecurity/security ; incivility/civility ; and wild/civilized. The ecosanitary imaginary of street control would then become a positivist morality of urbanity by reducing social issues of marginalization to environmental imbalances that are of concern for democratic life. This normalized vision of the world of the street would serve municipalities interested in joining the select club of global cities, hiding the policy of spatialization of a consumption-based urbanity that is inherent in this urban transformation operation.

Créateur

Parazelli, Michel

Éditeur

Géographie et cultures

Date

2009

Langue

fr

Type

article

Identifiant

http://gc.revues.org/2129

Couverture

Montréal
Canada
Canada