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Titre
Considérant qu’il est plausible que de tels événements puissent à nouveau survenir. Sur l’art municipal de détruire un bidonville
Sujet
bidonville, politique municipale, destruction, déguerpissement, expulsion, injustice, ségrégation
Description
Le 29 mars 2013, un arrêté signé du maire de Ris-Orangis met en demeure les habitants du bidonville dit « de la Nationale 7 » de quitter les lieux. Trois jours plus tard, les forces de polices, accompagnées de pelleteuses, détruisent les habitations et dispersent leurs occupants. C’est à l’examen méticuleux et à la « traduction » de l’arrêté municipal que se livrent les écrivains, philosophes, architectes et juristes dont les textes sont ici réunis, à l’invitation de Sébastien Thiéry, directeur du Pôle d’exploration des ressources urbaines (PEROU).
Le 1er avril à midi, une patrouille placarde les huit pages de l’arrêté municipal n°2013/147 à l’entrée du bidonville dit « de la Nationale 7 », autrement nommé « Place de l’Ambassade » par le Pôle d’exploration des ressources urbaines (PEROU) qui, depuis quatre mois, inlassablement y construit, aménage, consolide et améliore les habitations. Le 3 avril à 6heures du matin, des dizaines de CRS sont déployés, trois pelleteuses prennent position. En quelques minutes les 150 personnes qui habitaient là sont dispersées. En quelques heures, le bidonville disparaît. La Place de l’Ambassade redevient un terrain vague, ainsi que l’exige cet arrêté publié pour cause de « péril imminent ».
Les huit pages constituant l’arrêté municipal (que nous reproduisons in extenso) portent la frappe de l’expertise et l’estampe d’une institution de la République. Sous couvert de raison, s’y invente un certain « art de détruire un bidonville », municipal et d’avant-garde tout autant, qui consiste à prétendre que c’est pour leur bien que les occupants de ces habitations « indignes » doivent être évacués.
C’est au décryptage de ce dispositif, qui se caractérise par une distorsion administrative de la langue et de la citoyenneté, qu’ont été invités les trente auteurs ici réunis. De l’arrêté municipal n°2013/147, dans lequel certains reconnaissent un chef-d’œuvre d’hypocrisie, ils proposent ici une interprétation libre, fidèle, partielle ou systématique. Nous faisons l’hypothèse qu’avant telle entreprise de traduction, nous n’étions pas en mesure de comprendre ce qui a effectivement lieu sur les territoires que nous habitons et rendons inhabitables à d’autres.
Contributeurs: Jean-Christophe Bailly, Étienne Balibar, Stéphane Bérard, Chloé Bodart, Patrick Bouchain, Robert Cantarella, Charlotte Cauwer, Julien Choppin, Hélène Cixous, Gilles Clément, Margot Crayssac, Jean-Paul Curnier, François Cusset, Nicola Delon, Jac Fol, Jean-Michel Frodon, Didier Galas, Édith Hallauer, Cyrille Hanappe, Loïc Julienne, Isabelle Lassignardie, Franck Leibovici, Ronan Letourneur, Francis Marmande, Béatrice Mésini, Marina Nicusor, Olivier Quintyn, Strachinaru Ramona, Valérie de Saint-Do, Merril Sinéus, Michel Surya, Sébastien Thiéry, Aude Tincelin, Jean Torrent
Le 1er avril à midi, une patrouille placarde les huit pages de l’arrêté municipal n°2013/147 à l’entrée du bidonville dit « de la Nationale 7 », autrement nommé « Place de l’Ambassade » par le Pôle d’exploration des ressources urbaines (PEROU) qui, depuis quatre mois, inlassablement y construit, aménage, consolide et améliore les habitations. Le 3 avril à 6heures du matin, des dizaines de CRS sont déployés, trois pelleteuses prennent position. En quelques minutes les 150 personnes qui habitaient là sont dispersées. En quelques heures, le bidonville disparaît. La Place de l’Ambassade redevient un terrain vague, ainsi que l’exige cet arrêté publié pour cause de « péril imminent ».
Les huit pages constituant l’arrêté municipal (que nous reproduisons in extenso) portent la frappe de l’expertise et l’estampe d’une institution de la République. Sous couvert de raison, s’y invente un certain « art de détruire un bidonville », municipal et d’avant-garde tout autant, qui consiste à prétendre que c’est pour leur bien que les occupants de ces habitations « indignes » doivent être évacués.
C’est au décryptage de ce dispositif, qui se caractérise par une distorsion administrative de la langue et de la citoyenneté, qu’ont été invités les trente auteurs ici réunis. De l’arrêté municipal n°2013/147, dans lequel certains reconnaissent un chef-d’œuvre d’hypocrisie, ils proposent ici une interprétation libre, fidèle, partielle ou systématique. Nous faisons l’hypothèse qu’avant telle entreprise de traduction, nous n’étions pas en mesure de comprendre ce qui a effectivement lieu sur les territoires que nous habitons et rendons inhabitables à d’autres.
Contributeurs: Jean-Christophe Bailly, Étienne Balibar, Stéphane Bérard, Chloé Bodart, Patrick Bouchain, Robert Cantarella, Charlotte Cauwer, Julien Choppin, Hélène Cixous, Gilles Clément, Margot Crayssac, Jean-Paul Curnier, François Cusset, Nicola Delon, Jac Fol, Jean-Michel Frodon, Didier Galas, Édith Hallauer, Cyrille Hanappe, Loïc Julienne, Isabelle Lassignardie, Franck Leibovici, Ronan Letourneur, Francis Marmande, Béatrice Mésini, Marina Nicusor, Olivier Quintyn, Strachinaru Ramona, Valérie de Saint-Do, Merril Sinéus, Michel Surya, Sébastien Thiéry, Aude Tincelin, Jean Torrent
Créateur
Sébastien Thiéry (Dir.)
Source
http://www.post-editions.fr/considerant.html
Éditeur
Post-Editions
Date
2014-03
Format
320
Langue
FR
Type
Ouvrage