Zoom sur Tokyo

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De toute évidence, la capitale du Japon est difficile à pénétrer et à décrypter. Avenue la plus chic et la plus chère de Tokyo, Ginza est à cet égard un condensé de la ville globale et de l’exception japonaise: dans cet espace confiné et sophistiqué, érigé à la gloire de l’hypertertiarisation, vous vous perdez en conjectures. D’une part, tout vous rappelle la grande ville occidentale : la raréfaction de l’espace public, le culte rendu à l’affairisme, à la verticalité, à la densification. Mais parallèlement, le Japon reste à jamais ce que Roland Barthes appelait "l’Empire des signes". Langue, graphisme, usages, expressions des visages : tout déconcerte, tout est conçu, construit, pensé et décliné d’une manière profondément insulaire. Surtout, Tokyo est la ville de l’éphémère : les tremblements de terre, les éruptions volcaniques et les tsunamis n’ont eu de cesse de transformer et façonner le paysage urbain.

Durant des siècles, la ville fut bâtie à l’horizontale avant de prendre récemment des hauteurs à proprement parler vertigineuses. Aujourd’hui, les architectes sont revenus à des concepts plus minimalistes et plus respectueux de l’épure naturelle de l’habitat ancestral. Traduire et faire comprendre les récents enjeux architecturaux du Japon sans s’égarer dans ses labyrinthes, c’est peut-être une gageure mais c’est aussi notre ambition. Durant toute la semaine, notre correspondant à Tokyo, Georges Baumgartner, vous guidera dans l’une des cités les plus frondeuses de la planète. La capitale de la deuxième économie du monde est un vaste laboratoire architectural. De toute évidence, le Japon n’est pas seulement le règne des symboles, c’est aussi - avec et malgré ses codes - le gigantesque creuset de l’urbanisme et de l’urbanité. Des urbanités.