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Éléments pour une symptomatologie des ambiances urbaines. L’exemple de Venise, à la lumière de Ruskin et de Proust

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Titre

Éléments pour une symptomatologie des ambiances urbaines. L’exemple de Venise, à la lumière de Ruskin et de Proust

Sujet

measure
Proust
rhythm
Ruskin
sign
symptomatology
trace
urban ambience
Venice
ambiance urbaine
mesure
Proust
Ruskin
rythme
signe
symptomatologie
trace
Venise

Description

Cet article participe aux débats actuels qui entourent la notion d’ambiance urbaine en tentant de cerner sa nature générative ; ce qui constituerait un moyen de la distinguer d’une demande sociale croissante pour des atmosphères conditionnées (supermarché, métro, etc.) davantage sous-tendues par une vision instrumentale de la relation homme – milieu. Attentif à la pensée de Gilles Deleuze, il réinvestit l’idée que la perception comme activité de connaissance est sous-tendue par un mode de compréhension esthétique : la recognition prend appui sur un sensible qui peut à tout moment lui échapper et engager une saisie du milieu urbain selon une direction qui n’est plus conceptuelle. Nous caractérisons ce processus grâce aux notions de mesure et de rythme, en arguant du fait qu’à tous moments le rythme peut échapper à la mesure et alimenter une perception qui n’est plus constituante et formelle mais proliférante et pré-formelle. Ces catégories (mesure et rythme) nous permettent de décrire et d’analyser des processus d’éclatement de la synthèse perceptive, correspondant par hypothèse à une saisie du milieu urbain d’après ses ambiances et ses allures plutôt que par ses formes et ses structures. L’ambiance urbaine n’est donc pas un donné : elle n’appartient ni au sujet, ni à l’objet mais elle se singularise par l’émergence d’un impensable du sensible dans la pensée. À ce niveau, l’urbain ne livre pas de significations explicites mais les signes d’une réalité complexe, non directement intelligible, dont il reste à inventer les codes pour s’en saisir. En suivant Ruskin puis Proust à Venise, il s’agit de caractériser une ambiance urbaine par les signes qu’elle offre à l’expérience, d’en faire la symptomatologie. Ceci nous permet d’ouvrir une discussion avec des approches phénoménologiques de l’ambiance urbaine et de la façon dont elles parviennent à se saisir des problématiques liées à la multiplicité, à la nouveauté et au devenir.
This article is a contribution to current debates on the notion of urban ambience. It attempts to identify the generative dimension of urban ambience and thus seeks to distinguish it from a growing social demand for conditioned atmospheres (supermarkets, subways, etc.) driven by a rather instrumental vision of the relation between humans and their environments. Building on the works of Gilles Deleuze, this contribution revisits the idea that perception conceived of as activity of knowledge is underpinned by an aesthetic mode of understanding: recognition is grounded on sensations that can elude it at any moment and thus initiate an understanding of urban environment along a direction that is no longer conceptual. In this contribution, this process is characterized through the notions of measure and rhythm, on the assumption that at any given moment rhythm can elude measure and feed a perception that is no longer constituent and formal but proliferative and pre-formal. These categories (measure and rhythm) allow the description and analysis of the processes that decompose perceptual synthesis. It is hypothesized that this process is tantamount to an understanding of urban environment through its ambience and appearances rather than through form and structure. Hence, urban ambience is by no means something given a priori : it belongs neither to the subject, nor to the object ; rather, it acquires singular status through the emergence in thought of unthinkable elements of sensitivity. At this level, the urban entity offers no explicit meaning but the signs of a complex reality. Such reality cannot be understood easily and codes that can help understand it need to be identified. Following Ruskin and then Proust in Venice, urban ambience is characterized through the signs it offers to experience and through its symptomatology. This perspective introduces a reflection on the phenomenological approaches to urban ambience and on the way these approaches allow understanding problems related to multiplicity, novelty, and ongoing developments.

Créateur

Labussière, Olivier

Date

2009-10-24

Langue

fr

Type

article

Identifiant

http://articulo.revues.org/1153
doi:10.4000/articulo.1153